«Premier aperçu du nouveau concours d’entrée en médecine», LE FIGARO, publié le
03/12/2018.
https://etudiant.lefigaro.fr/article/premier-apercu-du-nouveau-concours-d-entree-en-medecine_63380be4-f6fc-11e8-
82f2-ef873a7d569f/
« L‘annonce était très attendue. Depuis que la ministre de la Santé et celle de l’enseignement supérieur
ont annoncé, le 18 septembre dernier, la grande réforme du concours de médecine, la France est à l’affût
du sort qui sera réservé aux étudiants dès la rentrée 2020. L’Obs publie aujourd’hui les grandes lignes du
futur concours d’entrée. Elles seront présentées dans un document officiel le 11 décembre prochain.
Le gouvernement souhaite la suppression de la Paces. Cette première année clôturée par un concours
devait laisser place à une formation généraliste sur le modèle d’une licence, c’est-à-dire trois ans. Cela
devait permettre de sélectionner les élèves sur le long cours, et un ecrémage définitif devait advenir à
l’entrée en quatrième année.
Ce modèle, assez proche de celui des États-Unis, n’a pas remporté l’adhésion des universitaires. Pour eux,
il aurait été impossible de gérer le flux trop important d’élèves généré par une sélection tardive. Ils ont
finalement décidé de sélectionner une bonne partie des élèves au terme d’une première année, désormais
baptisée «Portail Santé» et non Paces. Elle devrait filtrer 50 à 70% des étudiants. Outre le changement de
nom, le portail santé présente plusieurs différences avec la Paces: parmi elles, la fin du redoublement. Les
étudiants n’obtenant pas la moyenne s’inscriront dans une autre licence, et les «reçus-collés», ayant un
dossier insuffisant pour passer en deuxième année mais assez haut pour valider, seront «réorientés vers
une licence universitaire, a priori scientifique, proposée par leur université», indique l’Obs. Le but est
d’éviter aux excellents élèves refusés de se retrouver sans équivalent post-bac après deux ans d’études.
Possibilité de faire médecine après une L2, L3 ou un master
C’est un outil majeur de la réforme pour diversifier les profils des futurs médecins. Désormais,
l’instauration d’une «mineure santé» permettra aux élèves en maths, biologie, histoire ou philosophie de
rejoindre les filières médicales après une L2, une L3 ou un Master, s’ils ont suivi cette mineure au sein de
leur cursus universitaire. Celle-ci bénéficiera également aux élèves ayant échoué la validation du Portail
Santé et envoyés en licence généraliste. Jusqu’à présent, le dispositif «alter-Paces» au sein des facultés
de médecine fonctionne sur ce modèle, recrutant sur dossier et entretien des élèves de licences
scientifiques. Il n’a attiré qu’un faible nombre d’étudiants.
Sur Parcoursup, la «mineure santé» sera affichée comme voie d’accès similaire au Portail Santé pour les
études médicales et paramédicales. [...] Les facultés se sont engagées à recruter 30% des étudiants par
cette voie en deuxième et troisième année, en leur proposant si besoin des modules de remise à niveau. Les
doyens ont en revanche refusé une admission par ce biais en quatrième année, qui avait été proposée.
Une sélection plus humaine, mais encore floue
D’ici Noël, les acteurs de la réforme doivent encore s’accorder sur un point central: les critères de sélection.
Dans leur présentation du plan santé, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal avaient souhaité qu’ils soient plus
humains. Le par cœur et les QCM devaient laisser davantage de place à l’évaluation des qualités d’ «écoute»,
d’ «empathie» et d’ «analyse», face aux nouveautés de la médecine comme l’essor de l’intelligence artificielle.
Cependant, la mise en place de ces nouveaux critères présente de nombreuses difficultés. «Ce qui est
envisageable avec de tout petits volumes de candidats ne le sera pas forcément dans des portails santé à
plusieurs milliers d’étudiants», signale un professeur de médecine cité par le nouvel Obs. Il préconise une
adaptation des critères de sélection en fonction des universités. Un autre acteur explique encore que «ces
nouveaux modes d’évaluation posent par ailleurs question». Pour lui, «valoriser les compétences
humaines, sur le principe, tout le monde est pour, mais juger des capacités d’écoute d’un jeune de 18
ans, amené, s’il réussit le concours, à exercer la médecine pendant cinquante ans, ça, très humblement,
nous ne savons pas faire». Pour les futurs candidats en médecine, les dés ne sont pas encore jetés.»
«La spécialité sciences de la vie et de la Terre "incontournable" pour entrer en
médecine : comment l'orientation des étudiants va se jouer dès la seconde», FRANCE
INFO, publié le 29/11/2018.
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/parcoursup/parcoursup/la-specialite-sciences-de-la-vie-et-de-la-terre-
incontournable-pour-entrer-en-medecine-comment-l-orientation-des-etudiants-va-se-jouer-des-la-
seconde_3074093.html
« Pour être accepté en première année de médecine, la spécialité sciences de la vie et de la Terre (SVT)
sera bientôt "incontournable". C'est une communication de l'Association des professeurs de biologie et
géologie (APBG) cosignée par le président de la conférence des doyens des facultés de médecine qui
l'annonce le 20 novembre.
A l'issue d'une rencontre, les deux parties écrivent : "Il a été clairement dit que l’enseignement de
spécialité SVT sera incontournable dans les attendus de Parcoursup pour intégrer le premier cycle de
médecine." Pour les professeurs de SVT, inquiets pour le devenir de leur matière avec la réforme du bac,
c'est une victoire. "Des rumeurs faisaient état de formations qui auraient privilégié les maths et la
physique-chimie alors même qu'elles nécessitent des SVT", explique Xavier Hill, enseignant et responsable
du groupe SVT au sein du syndicat Snes-FSU.[...]
En attendant la rentrée 2019, les futurs élèves de première ont quelques mois pour s'informer et se
déterminer. Le choix pourrait être délicat car tous les lycées ne proposeront pas les douze spécialités...
Des réunions avec les élèves et les parents sont organisées dans les établissements. "La philosophie de la
réforme du bac combinée aux critères de Parcoursup n'est pas facile à intégrer pour les élèves comme
pour les professeurs, c'est un casse-tête", reconnaît David Boudeau.»
«Bac : quelles spécialités choisir en terminale pour faire médecine ?», LE FIGARO,
publié le 03/12/2018.
https://etudiant.lefigaro.fr/article/bac-quelles-specialites-choisir-en-terminale-pour-faire-medecine-_08c81f60-ef26-
11e8-99d2-2e515e75ef5c/
« Le 6 novembre dernier, à l’université Paris Descartes, Jean Sibilia, président de la Conférence des
doyens des facultés de médecine, s’est entretenu avec Serge Lacassie, président de l’Association des
professeurs de biologie et géologie (APBG). La question était de savoir si les SVT seraient un prérequis
pour l’admission en Paces (première année commune aux études de santé). En effet, l’inquiétude est
grande chez ces enseignants. Avec le nouveau bac mis en place en 2021, les lycéens devront choisir en
terminale deux spécialités seulement en plus du tronc commun. Et le risque est gros qu’ils abandonnent la
SVT au profit des maths et de la physique.
Le site de l’APBG a rapporté l’entrevue sur son site. «Il a été clairement dit que l’enseignement de
spécialité SVT sera incontournable dans les attendus de Parcoursup pour intégrer le premier cycle de
médecine». Une déclaration qui a provoqué un vent de panique. Beaucoup ont cru qu’il faudrait forcément
choisir cette spécialité SVT pour faire médecine. Contacté par le Figaro, Jean Sibilia, président de la
Conférence des doyens des facultés de médecine a souhaité rassurer les candidats. «Les enseignants de
SVT, inquiets qu’avec la réforme du bac tous les élèves abandonnent la SVT au profit des spécialités
maths et physique, ont souhaité nous rencontrer. Ce que nous avons fait. Et face à leurs interrogations,
nous leur avons répondu que nous tiendrons compte de leur matière dans l’admission en Paces (première
année commune aux études de santé). D’où la citation parue sur leur site, présentant la SVT comme
«incontournable» pour médecine. Mais bien sûr, je tiens à préciser que ce sera de façon non exclusive. Un
bachelier qui optera pour tout autre binome scientifique sera traité de la même façon. L’idée de la réforme
du bac est justement d’éviter le formatage des parcours des lycéens. Et nous souhaitons profiter de cette
réforme pour diversifier le profil des étudiants». [...] »